La durabilité : un extra perçu, plutôt qu’une norme intégrée
|
EN BREF
|
Une récente étude menée par l’ICCA et Destination Canada révèle que la durabilité est vue comme une priorité par de nombreuses associations professionnelles. Malgré une prise de conscience croissante, il existe un écart significatif entre les engagements et leur mise en œuvre réelle lors de l’organisation d’événements. Bien que 66% des organisations considèrent la durabilité comme cruciale, seuls 20% intègrent des critères de durabilité dans les appels d’offres. Ce phénomène est exacerbé par le paradoxe du coût, où 63% des répondants citent les coûts comme un obstacle, alors que près de la moitié sont prêts à payer un supplément pour des options durables. Les pratiques mises en œuvre se limitent souvent à des gestes visibles, sans aborder des approches profondes comme l’audit fournisseurs ou la comptabilité carbone. Étant donné que le transport constitue le principal poste d’émissions, seulement 22% des associations considèrent les émissions de déplacement comme un frein à la durabilité. Cette situation suggère que la durabilité est encore perçue comme un ajout coûteux, plutôt qu’une composante essentielle intégrée dans les stratégies des organisations.
Créée comme une solution aux crises environnementales et sociales, la durabilité est souvent perçue comme un privilège plutôt qu’une obligation. Dans ce contexte, il est essentiel de comprendre les enjeux liés à l’intégration de la durabilité dans les stratégies d’entreprise et dans l’organisation d’événements. L’article examine le discours actuel autour de la durabilité dans différents secteurs, les obstacles à son adoption systématique, et enfin, les opportunités qui se présentent aux entreprises prêtes à embrasser cette transition vers une vision plus responsable.
Table of Contents
ToggleL’engouement pour la durabilité
Au fil des dernières années, la sensibilisation à la durabilité est montée en flèche. Les entreprises et les organisations dévoilent souvent des engagements en faveur d’une économie plus verte, cherchant à attirer un public de plus en plus exigeant. Les consommateurs, soucieux des impacts environnementaux de leur consommation, favorisent les marques qui adoptent des pratiques responsables. Toutefois, cet engouement cache des réalités bien plus complexes.
Une approche superflue
Malgré cette tendance positive, un fossé persiste entre les engagements proclamés et leur mise en œuvre réelle. Par exemple, une récente étude a révélé que seule une infime partie des appels d’offres inclut des critères de durabilité concrets. Cela soulève la question : pourquoi, malgré la prise de conscience croissante, la durabilité est-elle toujours perçue comme un ajout, souvent onéreux, plutôt qu’un principe fondamental de fonctionnement ?
Les obstacles à l’intégration
Il existe plusieurs obstacles à l’adoption généralisée des pratiques durables. Parmi ceux-ci, le principal est souvent le coût, qui est cité comme un frein majeur par de nombreuses associations. Ce paradoxe indique que, bien que la majorité des acteurs reconnaissent l’importance de la durabilité, la mise en œuvre nécessite des ressources financières et humaines considérables.
La perception de la valeur
Le véritable défi réside dans la perception de la valeur de la durabilité. Nombre d’organisations craignent que la mise en place de pratiques durables engendre des coûts supplémentaires sans retour sur investissement immédiat. Une étude révèle que près de la moitié des répondants sont disposés à payer un surcoût pour des options durables, ce qui suggère que le problème est davantage lié à la communication et à la présentation de la durabilité comme un ajout facultatif, plutôt qu’à la volonté d’investir.
Un besoin d’alignement stratégique
Pour qu’une stratégie de durabilité soit pertinente, elle doit être intégrée au cœur des objectifs stratégiques d’une organisation. Trop souvent, les actions écoresponsables sont reléguées à des initiatives isolées ou ponctuelles, ce qui empêche toute vision à long terme.
L’exemple des événements
Lors de l’organisation d’événements, la durabilité est encore fréquemment considérée comme une “option” à ajouter, comme l’illustre la faible adoption des critères de durabilité dans les appels d’offres. La réalité se traduit souvent par des actions limitantes, telles que la réduction des déchets ou le choix de matériaux respectueux, sans aborder la question plus large de l’impact global des événements.
Les attentes des participants
Les participants à des événements expriment également des attentes ambiguës quant aux pratiques durables. Bien que beaucoup souhaitent voir une augmentation des options durables, la véritable demande semble stagner. Seuls 15% des associations rapportent un intérêt accru pour la durabilité, ce qui met en lumière un possible scepticisme ou une ignorance des solutions disponibles.
Les pratiques mises en œuvre
Actuellement, les efforts pour intégrer la durabilité se concentrent mille fois davantage sur des actions visibles plutôt que sur des changements fondamentaux systématiques. La plupart des événements tentent d’intégrer des pratiques simples comme le tri des déchets mais négligent des approches plus complexes comme les audits carbone ou le reporting des avancées.
Focus sur le transport
Le secteur du transport constitue un enjeu majeur en matière d’émissions de carbone. En effet, la majorité des événements internationaux maintiennent des schémas logistiques générant des distances parcourues importantes, contribuant ainsi à un impact environnemental néfaste. Étonnamment, peu d’associations considèrent les émissions liées aux déplacements comme un obstacle à la durabilité.
Les mesures passives
Au lieu d’adopter des solutions proactives, telles que l’hybridation des événements ou l’incitation à des mobilités durables, les organisations choisissent fréquemment des mesures “passives”. Informer les participants sur les options de transport durable est plus fréquent que d’intégrer ces options dans les politiques structurelles.
Un engagement fluctuant pour les objectifs de développement durable
Un autre aspect de la durabilité à considérer est l’engagement des organisations vis-à-vis des Objectifs de Développement Durable (ODD). Bien que 36% des organisations affirment être engagées envers ces objectifs, leur application concrète demeure floue. Les objectifs sociaux sont souvent plus facilement intégrés que les cibles environnementales, ce qui montre une disparité significative entre les différentes sphères d’engagement.
Une sélection tactique des actions
Ce choix stratégique de se concentrer sur des initiatives sociales plutôt qu’écologiques peut s’expliquer par la difficulté de quantifier l’impact environnemental dans le cadre d’événements. La majorité des efforts se dirigent vers des actions facilement communicables, laissant de côté des mesures nécessaires qui pourraient réellement transformer l’organisation.
La nécessité d’une éducation renforcée
Pour évoluer, il est crucial de renforcer l’éducation autour des enjeux de durabilité. Les formateurs et les acteurs du changement doivent sensibiliser les professionnels à l’importance d’une approche intégrée de la durabilité dans leur activité.
Des exemples inspirants
Il existe de nombreuses entreprises qui intègrent la durabilité au cœur de leur modèle économique, comme L’Oréal qui se concentre sur la transition vers des sources d’énergie renouvelables. Ces exemples doivent être mis en lumière pour inspirer et rassurer les autres organisations sur la faisabilité de la durabilité.
Conclusion partielle sur les enjeux de la durabilité
Les enjeux de la durabilité sont multiples et complexes, nécessitant une prise de conscience et une sensibilisation approfondies. La perception de la durabilité comme un extra plutôt qu’une norme doit être remise en question, et des efforts concertés doivent être mis en place pour intégrer cette dimension à toutes les strates opérationnelles des entreprises et des organisations.
Témoignages sur la durabilité : un extra perçu, plutôt qu’une norme intégrée
Jean-Pierre, organisateur d’événements : « Il est vrai que nous avons commencé à intégrer des éléments de durabilité dans nos projets. Cependant, il m’arrive souvent de constater que ces efforts sont vus comme un simple ajout. Les responsables de budget me demandent régulièrement de justifier ces coûts supplémentaires, alors que la durabilité devrait être intégrée dès le départ. La perception ici est que nous faisons un effort au lieu de considérer cela comme une nécessité. »
Émilie, membre d’une association professionnelle : « Quand je lis les rapports de notre organisation, je vois des phrases sur la durabilité qui semblent excellentes sur le papier. Pourtant, lors des événements, on manque d’actions concrètes. C’est frustrant de constater que malgré nos bonnes intentions, la durabilité est souvent traitée comme un détail annexe, plutôt que comme une priorité. »
Marc, chef de projet dans une entreprise : « Nous avons décidé de mettre en place des pratiques écoresponsables, mais je vois que beaucoup de mes collègues sont sceptiques. Ils réagissent en se disant que c’est trop compliqué ou coûteux. Forcément, cela impacte notre capacité à faire de la durabilité une norme, car les mentalités sont encore figées dans l’idée que cela représente un coût additionnel, et non un investissement. »
Lucie, cliente engagée : « Je suis particulièrement sensible à l’impact environnemental. Lorsque je choisis où organiser un événement, je m’attends à ce que la durabilité soit au cœur des préoccupations. Il est alors décourageant de voir que certains prestataires ne regardent que ce qui est visible. Ils mettent en avant des pratiques simples, souvent déconnectées de la réalité de la transition écologique. C’est un véritable retard par rapport à ce qui pourrait être fait et qui devrait être fait. »
David, consultant en stratégie durable : « Il est clair que la majorité des organisations reconnaissent les enjeux autour de la durabilité, mais peu passent à l’action. Souvent, elles affirment vouloir intégrer ces principes, mais sans véritable suivi ni engagement. Le véritable challenge reste de faire évoluer cette vision, afin que la durabilité devienne une composante fondamentale de chaque projet. »
Table des matièresToggle Table of ContentToggle
Articles récents
- Quand la forêt devient source de CO₂ : comprendre pourquoi elle peut émettre plus de carbone qu’elle n’en absorbe 27 novembre 2025
- La durabilité : un extra perçu, plutôt qu’une norme intégrée 27 novembre 2025
- Inégalités climatiques : quand les 1% les plus riches émettent autant de CO2 que 66% de la population mondiale 26 novembre 2025
- Finance durable : investir pour un avenir responsable et éthique 25 novembre 2025
- Révélation inédite : Analyse approfondie de l’empreinte carbone générée par la pêche 23 novembre 2025
Archives
Commentaires récents
Pages
- Bilan Carbone
- Comment interpréter les résultats d’un bilan carbone ?
- Comment réaliser un bilan carbone dans son entreprise ?
- Comment sensibiliser son équipe au bilan carbone ?
- Qu’est-ce que le bilan carbone et pourquoi est-il important ?
- Quel rôle joue le bilan carbone dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ?
- Quelles actions mettre en place après un bilan carbone ?
- Quels sont les coûts associés à un bilan carbone ?
- Quels sont les enjeux environnementaux du bilan carbone ?
- Quels sont les exemples de bilans carbone réussis ?
- Quels sont les liens entre bilan carbone et législation ?
- Qui peut bénéficier d’un bilan carbone ?
- Contact
- Mentions légales
- Page d’accueil – Template OC™
- Politique de confidentialité

Laisser un commentaire