
Une première analyse du bilan carbone dans le monde de la création artistique
EN BREF
|
Une récente étude a évalué l’empreinte carbone du secteur de la création artistique, révélant que celui-ci représente 1,3% des émissions totales de CO2 en France. Cette analyse doctorale se concentre principalement sur le spectacle vivant et les arts visuels. Il a été constaté que la mobilité des spectateurs est le principal contributeur aux émissions, suivie par les achats de biens et services, tels que les décors et les costumes. L’objectif de cette étude est d’identifier des leviers de réduction des émissions et d’inscrire le secteur dans une trajectoire de neutralité carbone d’ici 2050.
Le 7 juillet 2025, le ministère de la Culture a dévoilé une étude pionnière évaluant l’empreinte carbone du secteur de la création artistique en France. Cette analyse, qui met en évidence les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par différentes pratiques artistiques, cherche à sensibiliser les acteurs culturels à l’importance de réduire leur impact environnemental. Avec des résultats qui révèlent que la création artistique représente 1,3% des émissions totales de CO2 en France, ce rapport ouvre la voie à des initiatives pour intégrer la durabilité dans le domaine artistique. Cet article explore en profondeur les résultats de cette évaluation, les enjeux qui en découlent, et les perspectives d’avenir pour un secteur créatif plus respectueux de l’environnement.
Table of Contents
ToggleContexte de l’étude
L’initiative de mesurer l’empreinte carbone de la création artistique a été initiée par la direction générale de la création artistique, en réponse aux exigences du guide d’orientation du ministère de la Culture. En collaboration avec le cabinet PwC (Price Waterhouse Coopers) et le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS-DOC), cette mesure se veut un outil précieux pour accompagner les structures artistiques dans la prise de conscience de leur empreinte carbone.
Les données ont été collectées grâce à une approche méthodologique rigoureuse, s’appuyant sur un référentiel carbone qui a permis de standardiser les mesures au sein des différentes structures artistiques subventionnées par la direction générale de la création artistique (DGCA). L’étude s’est orientée vers une démarche collaborative, impliquant des associations professionnelles et des événements artistiques afin d’assurer une représentativité et un engagement partagé.
Une démarche collective et inclusive
Ce projet d’évaluation carbone a été soutenu par une démarche collective, rassemblant les professionnels de 11 labels et 5 réseaux de création, comprenant équipes artistiques et festivals. La synergie des acteurs a été essentielle pour la réussite de cette initiative.
Parmi les résultats de cette collaboration, il est important de souligner plusieurs avancées notables :
- Des formations sur les enjeux liés à l’énergie et au climat ont été mises en place pour éduquer les équipes aux actions permettant de réduire l’empreinte carbone, comme l’écoconception et la mobilité durable.
- Plus de 100 bilans carbone© ont été réalisés, fournissant une base de données précieuse pour des actions futures.
- Un plan d’action a été élaboré collectivement pour chaque réseau, définissant des leviers de réduction des émissions et établissant des bonnes pratiques à suivre.
Résultats de l’étude
Les résultats de l’étude montrent une empreinte carbone substantielle attribuée au secteur artistique. En effet, les émissions de GES pour le secteur de la création artistique subventionnée ont été évaluées à 400 kilotonnes de CO2e par an, représentant 5% des émissions totales de l’ensemble du secteur créatif. Cela inclut non seulement le spectacle vivant, mais aussi les arts visuels et l’enseignement supérieur de la création artistique.
En extrapolant ces données, l’empreinte carbone globale du secteur de la création artistique est estimée à 8,5 millions de tonnes de CO2e par an, ce qui équivaut à 1,3% de l’empreinte totale de la France. Pour mettre ces chiffres en perspective, le transport aérien intérieur représente 0,7%, tandis que le secteur numérique génère 4,4% d’émissions. Le spectacle vivant représente à lui seul 7 mégatonnes des émissions, tandis que les arts visuels et l’enseignement supérieur y contribuent respectivement à hauteur de 1,3 mégatonnes et 0,2 mégatonnes.
L’impact du spectacle vivant sur l’empreinte carbone
L’analyse des postes d’émission dans le secteur du spectacle vivant révèle des résultats intéressants. La mobilisation des spectateurs constitue le premier poste d’émission, représentant 38% des émissions sectorielles, ce qui est finalement inférieur aux anticipations initiales. En effet, les transports liés aux déplacements des spectateurs ont un rôle prépondérant.
Les second et troisième postes d’émissions concernent directement les achats effectués pour la production, incluant les décors, costumes et accessoires, qui représentent 25% des émissions. De plus, les achats amortissables tels que les véhicules ou équipements concernent 10% des émissions, soulignant l’importance de la gestion des ressources dans ce secteur.
Le saviez-vous ?
Pour alléger leur impact environnemental, certains professionnels de la scénographie, réunis au sein du collectif Augures Lab Scénogrrrraphie, ont lancé une plateforme appelée « écothèque » pour partager leurs recherches et expériences sur l’écoconception.
Les arts visuels : un secteur à ne pas négliger
Dans le domaine des arts visuels, la mobilité des visiteurs se distingue en tant que principal poste d’émission, représentant 65% des émissions totales. Les déplacements pour assister aux expositions ont donc un poids considérable. Les achats, bien que moins prépondérants, constituent néanmoins 19% des émissions du secteur.
Pour lutter contre le gaspillage, plusieurs ressourceries culturelles, regroupées au sein du RESSAC, cherchent à valoriser les productions en fin de vie, favorisant ainsi le réemploi et le recyclage.
Perspectives et actions futures
Les résultats présentés lors de cette étude font partie intégrante d’une démarche visant à transformer le secteur de la création artistique. En effet, les données récoltées apporteront des éléments précieux pour élaborer la 3e Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), les rendant essentielles pour définir des leviers de réduction des émissions au niveau national. Cela s’inscrit dans une logique plus large d’alignement avec les objectifs européens de neutralité carbone à horizon 2050.
Une synthèse des résultats sur le spectacle vivant a été rendue publique lors du Festival d’Avignon, tandis que les résultats concernant les arts visuels et l’enseignement supérieur seront dévoilés en 2025. Ce délai offre une opportunité de réflexion et de préparation sur les mesures à prendre pour rendre le secteur plus durable.
Ces résultats entraîneront également une révision des politiques publiques en faveur de la transformation écologique de la création artistique, permettant d’optimiser tous les leviers de réduction des émissions de GES, y compris la promotion de pratiques d’écoconception et le développement de modes de transport moins polluants.
Dans ce cadre, il est crucial que les acteurs du secteur artistique prennent la mesure de la responsabilité qui leur incombent et œuvrent ensemble pour intégrer des pratiques durables dans leurs processus créatifs. Cela pourrait signifier une réelle transformation des mentalités et des investissements en faveur de solutions écologiques, tant dans la conception que dans la diffusion des œuvres.
Alors que l’étude sur l’empreinte carbone de la création artistique représente une première sur le sujet, elle est un appel à l’action pour l’ensemble des acteurs culturels. Les perspectives d’un secteur engagé dans la réduction de son impact environnemental sont prometteuses et nécessitent un investissement collectif dans la durabilité. Cet équilibre entre créativité et responsabilité écologique est le défi de notre époque, et il est essentiel que ces éléments soient pris en compte pour construire un avenir résilient pour le secteur culturel.

Témoignages sur l’analyse du bilan carbone dans la création artistique
Dans le cadre de l’étude sur l’empreinte carbone dans le secteur de la création artistique, de nombreux acteurs ont partagé leurs réflexions sur l’impact environnemental de leurs pratiques. Un metteur en scène engagé a ainsi déclaré : « Prendre conscience de notre empreinte carbone est essentiel. Le théâtre doit se réinventer pour minimiser ses effets sur le climat. Chaque décision de production compte. »
Un autre témoignage d’un scénographe souligne l’importance de l’écoconception : « Nous avons le devoir d’imaginer des décors durables qui limitent le gaspillage. Cela passe par des choix de matériaux et des modes de fabrication qui prennent en compte leur impact environnemental. »
A une autre échelle, un responsable de festival a reconnu les défis liés à la mobilité : « La mobilité des spectateurs représente une part significative de nos émissions. Nous réfléchissons à des solutions pour inciter le public à utiliser des moyens de transport moins polluants, tout en maintenant l’accessibilité de nos événements. »
Un acteur du secteur des arts visuels a également partagé son point de vue : « La culture visuelle doit évoluer. La gestion de notre empreinte carbone doit s’appliquer également lors de l’organisation d’expositions. Réduire l’usage des matériaux non recyclables est un impératif incontournable. »
Enfin, un jeune artiste a exprimé son engagement envers un avenir plus durable : « Les nouvelles générations d’artistes sont sensibilisées aux enjeux climatiques. Nous avons le pouvoir de transformer notre pratique pour favoriser un art qui respecte notre planète. »
Table des matièresToggle Table of ContentToggle
Articles récents
- Une approche globale pour évaluer l’empreinte carbone 2 octobre 2025
- Une première analyse du bilan carbone dans le monde de la création artistique 2 octobre 2025
- Comprendre le Modèle d’Évaluation du Bilan Carbone 30 septembre 2025
- Comment la nature soutient un centre artistique rural en France dans sa quête de réduction de son empreinte carbone 30 septembre 2025
- Le rhum du Belize : une innovation durable qui transforme l’industrie des boissons 29 septembre 2025
Archives
Commentaires récents
Pages
- Bilan Carbone
- Comment interpréter les résultats d’un bilan carbone ?
- Comment réaliser un bilan carbone dans son entreprise ?
- Comment sensibiliser son équipe au bilan carbone ?
- Qu’est-ce que le bilan carbone et pourquoi est-il important ?
- Quel rôle joue le bilan carbone dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ?
- Quelles actions mettre en place après un bilan carbone ?
- Quels sont les coûts associés à un bilan carbone ?
- Quels sont les enjeux environnementaux du bilan carbone ?
- Quels sont les exemples de bilans carbone réussis ?
- Quels sont les liens entre bilan carbone et législation ?
- Qui peut bénéficier d’un bilan carbone ?
- Contact
- Mentions légales
- Page d’accueil – Template OC™
- Politique de confidentialité
Laisser un commentaire